18/06/2025
12 minutes
Asterion Ventures transforme l’investissement en moteur de changement systémique en Europe. Avec une approche hybride unique et une communauté d’experts passionnés, cette société de capital risque allie impact, exigence et performance. Convaincu que les grandes transitions écologiques et technologiques sont indissociables, Asterion mise sur des projets capables de repenser en profondeur les chaînes de valeur et les usages. Antonin Léonard, partner, partage leur vision claire autour des innovations qui façonnent un avenir plus durable.
Antonin LÉONARD
Partner chez Astérion Ventures
Antonin : Chez Asterion, nous investissons avec une conviction forte : les grandes transitions – écologique, technologique, industrielle – ne peuvent plus être traitées isolément. Elles sont désormais systémiques, interconnectées, et appellent une approche à la fois transversale et rigoureuse.
Nous ne séparons pas greentech, deeptech, IA ou souveraineté industrielle : ce sont autant de leviers d’un même mouvement de transformation, qui redéfinit les chaînes de valeur. Nous cherchons à accompagner des startups capables de produire ces effets de bascule, à l’intersection de plusieurs dynamiques.
Ce n’est pas la seule promesse technologique ou environnementale qui nous attire, mais la capacité d’un projet à faire système. C’est ce que nous avons vu chez Everdye, avec une technologie de teinture qui reconfigure à la fois les procédés industriels et l’empreinte environnementale du textile, ou chez Weefin, qui fait des données de durabilité un levier stratégique pour les gestionnaires d’actifs.
Notre méthode repose sur une spécialisation distribuée : nous restons généralistes sur les secteurs, mais extrêmement exigeants sur les conditions d’émergence des projets que nous accompagnons – qualité de l’équipe, profondeur de l’impact, capacité d’exécution et de transformation.
Cette finesse de lecture, nous la devons à notre communauté : plus de 800 business angels, scientifiques, fondateurs et opérateurs de haut niveau, qui nous aident à détecter, qualifier, et soutenir des projets à ambition systémique. C’est cette organisation en réseau qui nous permet d’intervenir à la convergence de l’IA ou de la deeptech et des défis climatiques, avec une exigence constante.
Antonin : Nous avons aujourd’hui dépassé la moitié de notre objectif initial, avec 55 millions d’euros déjà investis dans des projets liés à la transition écologique et sociale. L’ambition s’accélère : dès l’an prochain, nous visons un rythme annuel de 25 millions d’euros déployés par an, avec l’objectif d’investir dans douze startups annuellement.
Notre stratégie reste centrée sur le pre-seed et le seed, en France, en lead ou co-lead, car c’est là que nous pouvons avoir le plus d’impact dans la trajectoire des projets. Mais nous commençons également à nous positionner en follow sur certaines séries A ou B européennes, afin d’accompagner des scale-ups à fort potentiel et qui ambitionnent de se développer en France.
Du côté des enseignements, les premiers déploiements sont très encourageants : aucune défaillance à ce stade, et une majorité de sociétés en bonne voire très bonne santé (un exit, une série B et trois séries A en cours). Cette solidité s’explique selon nous par un facteur clé : la valeur différenciante de notre accompagnement. Grâce à notre communauté d’operating angels (850 ont investi avec nous depuis les débuts d’Asterion), nous sommes en mesure d’apporter très tôt des mises en relation commerciales et des insights stratégiques qui contribuent à structurer des stratégies industrielles et des go-to-market complexes. Cela fait souvent la différence face à des concurrents au positionnement similaire.
Notre premier exit, avec Aktio, en est l’illustration parfaite. En 2022, le marché du bilan carbone était très concurrentiel. Miser sur le bonne équipe demandait une lecture fine du secteur. Ce choix s’est révélé payant, avec une sortie séduisante pour nos investisseurs, et surtout une intégration réussie au sein du groupe Apave, qui offre à Aktio une nouvelle phase de croissance sous de très bons auspices.
Antonin : Ce qui différencie fondamentalement Asterion Ventures dans l’écosystème européen, c’est notre capacité à conjuguer performance financière et impact systémique, tout en conservant une approche profondément humaine de l’investissement. On nous décrit souvent comme le VC le “plus friendly” de la place. Mais aussi comme un ovni.
Notre approche hybride nous permet de faire le lien entre les grandes ambitions de transformation et les conditions très concrètes de leur exécution. Ce positionnement repose sur trois piliers.
D’abord, notre modèle de “community VC” repose sur une communauté d’investisseurs parmi les plus actives d’Europe. Composée d’entrepreneurs, d’opérateurs et d’anciens fondateurs, cette communauté investit en deal-by-deal et s’engage aux côtés des founders de nos participations. Cette force collective, vivante et distribuée, nous offre un taux de couverture exceptionnel et un win ratio supérieur à 70 %, y compris face à des fonds internationaux avec une forte notoriété.
Ensuite, nous apportons un capital à la fois patient et stratégiquement exigeant. Contrairement à une logique d’optimisation de valorisation entre deux tours, nous finançons des entreprises capables de transformer un secteur à l’échelle, en tenant compte de la temporalité réelle des transitions. Cela nous permet d’éviter les effets de yo-yo trop souvent imposés aux entrepreneurs – accélérations forcées, coupes brutales, ou pivots dictés par des métriques court-termistes.
Enfin, nous sommes l’un des rares acteurs européens capables d’intervenir dès le pre-seed sur des projets industriels à impact. Cet espace est encore largement délaissé par le capital-risque traditionnel, alors même qu’il est crucial pour répondre aux défis climatiques.
Antonin : Le métier change, c’est indéniable. Et chez Asterion, on essaie d’embrasser cette transformation sans tomber dans le fétichisme de la tech. On utilise des outils d’analyse de données pour améliorer notre sourcing, repérer des signaux faibles, suivre des tendances de marché en continu. L’IA générative nous aide aussi sur des tâches assez chronophages, comme synthétiser des documents, structurer une première note d’analyse ou préparer un comité. Ça nous fait gagner du temps pour nous concentrer sur ce qui compte : créer et cultiver les relations qui comptent – avec les founders de nos participations et notre communauté d’opérateurs.
Mais ce qu’on retient surtout, c’est que la tech ne remplace pas l’intuition, le réseau, la lecture fine des signaux humains. C’est pour ça qu’on a autant investi dans notre infrastructure communautaire : une capacité à activer les bonnes personnes de notre réseau pour aider une startup, challenger un plan, ou valider un signal de marché.
La donnée nous rend plus efficaces, c’est certain. Mais c’est notre manière de la croiser avec l’intelligence collective qui fait vraiment la différence.
Antonin : On n’a pas de grille d’analyse figée chez Asterion. Et c’est un choix assumé. On évolue dans des verticales très différentes (de la deeptech industrielle à des modèles plus digitaux ou serviciels) donc vouloir tout faire rentrer dans un cadre rigide serait contre-productif.
Chacun d’entre nous a plutôt développé un référentiel personnel, une forme d’intelligence contextuelle, qui s’enrichit au fil des deals, des échanges et des évolutions de marché. L’enjeu, ce n’est pas d’avoir tous les mêmes critères, mais d’apprendre à croiser nos angles de lecture pour prendre des décisions plus justes.
On articule l’intuition, la conviction et les signaux faibles avec des éléments plus rationnels, mais toujours en adaptant notre analyse à la nature du projet. C’est aussi là que notre approche communautaire joue un rôle : faire appel à des experts métiers, à des entrepreneurs qui ont déjà vu passer ce type de modèle, permet de renforcer ou de challenger notre lecture.
En résumé, on préfère la souplesse à la standardisation. Ce qui nous guide, ce n’est pas une grille, c’est une capacité à décoder ce qu’on a en face de nous , et à décider ensemble, de manière exigeante, mais pas formatée.
Antonin : Effectivement, notre principal actif, c’est la qualité du capital que nous mobilisons. Chaque euro investi s’accompagne d’une surcouche d’expertise la plus pointue possible. C’est notre obsession : ne jamais dissocier financement et impact opérationnel.
Nous avons conçu Asterion comme une plateforme community-native, avec une conviction forte : la trajectoire d’une startup dépend avant tout de l’écosystème qu’elle active, dès l’amorçage jusqu’à la sortie.
Concrètement, ce modèle nous permet de :
– Sourcer plus tôt, avec un meilleur alignement entre les fondateurs et notre thèse.
– Sélectionner avec plus de justesse, en mobilisant les insights de notre réseau d’opérateurs et d’experts sectoriels.
– Soutenir l’exécution, grâce à des investisseurs actifs, souvent anciens fondateurs eux-mêmes.
– Préparer les sorties, en impliquant nos angels et LPs aguerris en M&A ou en private equity.
Notre approche repose sur deux piliers clés :
1) Une communauté activée
50 % du capital levé vient d’opérateurs qui s’engagent à consacrer a minima 1h/mois à nos participations. Beaucoup vont plus loin : certains deviennent advisors actifs, voire prennent des rôles clés – comme Philippe Berlan, aujourd’hui CEO d’Everdye.
2) Un accompagnement structuré
Pilotée par Marine Reygrobellet, notre équipe propose un soutien ciblé via des clubs métiers (CTO, CMO, sales, etc.), conçus pour maximiser l’apprentissage entre pairs et l’efficacité opérationnelle.
Au fil du temps, ce maillage se densifie et génère des effets de réseau concrets : co-investissements, recrutements, activation commerciale, sorties…
Antonin : À court terme, notre priorité est de consolider Asterion comme un acteur de référence du financement en pré-seed/seed sur des verticales à fort impact systémique. Cela se traduit concrètement par l’objectif de réaliser une dizaine de nouveaux investissements cette année, financés conjointement par notre communauté croissante d’Operating Angels et notre nouveau véhicule dédié, F3 Inception. Nous avons également lancé un véhicule de réinvestissement (Series A/B) destiné à accompagner dans la durée nos participations les plus prometteuses.
À moyen terme, nous visons une internationalisation progressive de notre modèle, avec des implantations ciblées dans des villes comme Amsterdam, Bruxelles ou Genève-Lausanne. Cela passera notamment par le déploiement de nos Venture Partners locaux et de nos programmes Immersion et Life After Exit.
Notre ambition reste claire : offrir aux meilleurs fondateurs un accompagnement stratégique et une accélération business dans les principaux écosystèmes européens, à chaque étape, du pre-seed à l’exit.
À l’heure où les défis climatiques, industriels et technologiques s’intensifient, Asterion Ventures démontre qu’une autre voie est possible : celle d’un capital patient, ancré dans l’humain, structuré autour d’un collectif engagé, et résolument tourné vers l’utilité. En misant sur des synergies profondes entre deeptech, IA, souveraineté et transition écologique, le fonds déploie une vision systémique et exigeante de l’investissement à impact. Plus qu’un investisseur, Asterion se positionne en architecte de transformations durables — à la fois stratège, catalyseur et bâtisseur.