Ventech : l’ambition européenne au service de la tech mondiale

08/09/2025

14 minutes

Dans un écosystème en constante mutation, certains fonds se distinguent par leur constance stratégique, leur envergure internationale et leur ancrage dans l’innovation. Créé en 1998, Ventech fait partie des pionniers du capital-risque en Europe. Aujourd’hui, avec une équipe pan-européenne et une vision claire de l’investissement early stage qu’ils ont gardé depuis le jour-1, le fonds poursuit une ambition forte : accompagner la naissance et la croissance des leaders mondiaux de la tech. Claire Houry, General Partner chez Ventech, revient en détail sur les origines du fonds, sa thèse d’investissement, ses réussites emblématiques et ses perspectives d’avenir.

Claire HOURY

General Partner chez Ventech

Pourquoi Ventech a-t-il été créé en 1998, et comment sa vision a-t-elle évolué depuis ?

Claire : Ventech a été créé en 1998, ce qui en fait un acteur historique du capital-risque. À l’origine, comme beaucoup de fonds à cette époque, il a été lancé au sein d’une institution bancaire, en l’occurrence Natixis, avec l’objectif de soutenir le développement de start-up technologiques. À cette période, on parlait encore de « nouvelle économie » pour désigner ces entreprises numériques émergentes. Depuis, cette économie est devenue la norme, mais la mission de Ventech est restée la même : financer des sociétés technologiques dès leurs premières phases.

Dès le départ, la stratégie d’investissement a été centrée sur l’early stage. Ventech se positionne comme l’un des premiers investisseurs institutionnels au capital des entreprises, avec une spécialisation exclusive dans le digital et la technologie. Ce positionnement n’a pas varié depuis plus de 25 ans et a été validé par nos LPs qui nous soutiennent. Nous investissons actuellement la 6ᵉ génération de fonds Ventech.

Ce qui a évolué au fil du temps, c’est l’empreinte géographique. Ventech est passé d’un fonds français à une structure paneuropéenne. Aujourd’hui, l’équipe est répartie entre plusieurs pays européens avec des associés en France, en Allemagne, en Suède et en Finlande. La présence locale sur le terrain permet d’avoir un accès privilégié au dealflow local et ensuite d’apporter un soutien de proximité aux entrepreneurs (proximité culturelle) dans leur projet d’expansion internationale. Ce modèle repose sur une conviction forte : l’Europe est constituée de cultures différentes, et un entrepreneur sera plus à l’aise lorsqu’il peut échanger avec un investisseur qui partage sa langue et son référentiel culturel. Ainsi, un entrepreneur suédois bénéficiera d’un dialogue plus fluide avec un investisseur suédois, de la même manière qu’un fondateur allemand avec un investisseur allemand.

Pour Ventech, cette approche locale ne s’oppose pas à l’ambition globale. Au contraire, dans le secteur du digital, les frontières n’existent pas. Le fonds investit donc dans des entreprises qui visent des marchés mondiaux, tout en leur offrant un accompagnement de proximité grâce à des équipes locales expérimentées. Cette double exigence, locale et globale, reflète l’ADN de Ventech depuis sa création.

Qu’est-ce qui distingue réellement Ventech des autres fonds de capital-risque sur le marché ? Quels éléments de votre ADN faites-vous particulièrement valoir dans vos investissements ?

Claire : L’ADN de Ventech repose d’abord sur son ancrage européen, construit dans la durée. Il ne s’agit pas d’une stratégie récente mais d’un positionnement structurant adopté depuis plus de 15 ans. Le fonds s’est implanté progressivement dans plusieurs pays européens, avec des bureaux en France, en Allemagne, en Suède et en Finlande. Cette organisation permet de disposer d’un portefeuille réparti à environ 40 % en France, 40 % en Allemagne et 20 % dans les pays nordiques. Parmi nos succès en Europe, on peut citer Veo (Danemark), Prewave (Autriche) et 7 Learnings (Allemagne).

Cette présence locale est essentielle pour Ventech. L’équipe croit profondément à la différenciation culturelle en Europe et à l’importance de parler le même langage que les entrepreneurs. Il est plus naturel pour un fondateur allemand de s’adresser à un investisseur allemand, ou pour un entrepreneur suédois d’échanger avec un investisseur qui connaît les codes de son marché. En même temps, la tech est globale, sans frontières. L’objectif est donc d’accompagner les start-up locales vers une ambition mondiale. Mais l’ADN de Ventech ne s’arrête pas à la géographie. Il se reflète aussi dans la composition même de l’équipe. Le fonds compte aujourd’hui quinze personnes, dont sept associés. Parmi ces sept associés, trois sont des femmes. Cette diversité ne se limite pas au genre : les âges sont variés, les parcours sont complémentaires. Il est possible de devenir associé à 35 ans comme à 55 ans. Cette mixité générationnelle est précieuse, car les réseaux, les expériences et les affinités diffèrent selon les profils. Cela permet au fonds de tisser des liens de confiance avec des fondateurs très différents, qu’ils soient jeunes diplômés ou repeat entrepreneurs expérimentés.

La différence de Ventech par rapport à d’autres fonds réside également dans la stabilité de son équipe (aucun départ de partenaire senior au cours des 15 dernières années) et dans l’expérience approfondie de ses Senior General Partners, qui ont accompagné des entrepreneurs à travers des cycles de crise et de forte croissance.

Enfin, Ventech se distingue par son engagement actif. Ventech est membre du board des sociétés financées. Cette implication va bien au-delà d’un simple rôle financier. Elle permet de construire une relation de long terme avec les fondateurs, de les accompagner dans les moments critiques (partage de best practices pour des développements à l’international, partage de réseaux sectoriels pour compléter des équipes) et de rester à leurs côtés jusqu’à la sortie. C’est cette stabilité, cette diversité humaine et cette présence constante qui constituent le socle de l’ADN Ventech.

Pouvez-vous nous expliquer la thèse d’investissement de Ventech et comment elle s’adapte aux changements rapides du secteur technologique ?

Claire : La thèse d’investissement de Ventech repose sur trois fondements inchangés depuis la création du fonds en 1998 : l’early stage, l’investissement exclusivement dans la technologie avec une approche volontairement multi-sectorielle et le rôle actif joué par Ventech dans la gouvernance (membre du conseil d’administration). Ces trois piliers définissent une stratégie cohérente, adaptée à l’écosystème tech européen, mais aussi suffisamment souple pour absorber les évolutions rapides du marché.

En se positionnant en early stage, Ventech se place généralement comme le premier investisseur institutionnel dans les entreprises qu’il accompagne. Ce moment d’entrée, critique pour les fondateurs, implique un engagement fort du fonds, non seulement en capital mais aussi en accompagnement stratégique. Être en early stage signifie aussi miser sur une équipe souvent incomplète, un produit en construction, un marché en structuration. Cela demande une forte conviction dans la vision portée par les fondateurs.

Deuxième élément central de la thèse : un focus exclusif sur la tech. Ventech investit beaucoup dans le digital, sous toutes ses formes, que ce soit des modèles B2B, des places de marché, des plateformes logicielles ou des innovations industrielles. Cette spécialisation permet au fonds de développer une expertise multi-sectorielle pointue et un réseau dense dans ces secteurs.

Troisième pilier : le choix délibéré d’une stratégie multi-sectorielle. L’équipe ne souhaite pas se restreindre à un seul vertical, car les vagues d’innovation n’émergent pas en simultané dans tous les domaines. Elles obéissent à des calendriers distincts. En gardant une posture de multi-spécialiste, Ventech est capable d’identifier des signaux dans des domaines aussi variés que le B2B Saas, les places de marché, la deep tech, la santé digitale, le climate tech sur des modèles à la fois B2C (consumers) et B2B (enterprises ou SMBs).

Aujourd’hui, plusieurs thématiques concentrent l’attention du fonds. L’intelligence artificielle, et notamment les agents autonomes, les applications AI verticalisée, l’IA Générative qui représente un axe fort d’investissement ou encore la spaceTech et la tech liée à la souveraineté.

Autre secteur prioritaire : le software industriel. L’IA appliquée à l’industrie ouvre des perspectives considérables d’automatisation, d’optimisation énergétique, ou de maintenance prédictive. La health tech constitue également un domaine d’intérêt croissant, notamment à travers les thérapies numériques personnalisées. Enfin, la climate tech est scrutée de près, en lien avec les enjeux environnementaux et l’impact croissant des technologies sur la transition écologique.

Cette capacité à se positionner sur des domaines d’avenir s’appuie sur une équipe expérimentée, composée de profils complémentaires. Dans le domaine de la deeptech par exemple, deux associés ont construit un track-record (plusieurs IPO), en investissant dans le secteur depuis le début des années 2000. Cette longévité permet d’éviter les effets de mode. Le fonds ne cherche pas à capter des tendances éphémères, mais à identifier des ruptures durables et à accompagner les entrepreneurs qui les portent.

Pouvez-vous nous parler de deux ou trois investissements emblématiques réalisés par Ventech, et qu’est-ce qui vous a poussée à choisir ces entreprises spécifiques ?

Claire : Plusieurs investissements réalisés par Ventech illustrent de manière exemplaire la cohérence de sa thèse et la profondeur de son engagement auprès des entrepreneurs. Le cas de Believe (36x de multiple pour le fonds initial avec lequel nous avons investi dans Believe) par exemple, est particulièrement parlant. Lorsque Ventech a investi dans cette société, l’industrie musicale mondiale était encore dominée par les majors, dont le modèle économique reposait presque exclusivement sur la vente de CD. À cette époque, ces grands groupes généraient plus de 90 % de leur chiffre d’affaires avec ce support physique.

L’équipe fondatrice de Believe portait une conviction radicalement différente : le CD allait disparaître, et la musique serait demain consommée en streaming. À ce moment-là, peu de monde y croyait, tant l’écosystème semblait verrouillé. C’est précisément cette intuition visionnaire qui a attiré l’attention de Ventech. Le fonds a reconnu à la fois une rupture de marché majeure, capable de redistribuer les cartes au profit de nouveaux entrants, et une équipe fondatrice issue de l’industrie, dotée d’une connaissance fine du secteur et capable de recruter autour d’elle les talents nécessaires. C’est l’association de ces deux éléments, un marché en transformation profonde et un entrepreneur crédible pour s’y projeter, qui a motivé l’investissement.

Un autre exemple emblématique plus récent est celui de Vertesia , une société développant une plateforme destinée aux départements informatiques des entreprises pour concevoir et gérer des agents autonomes. Ces agents autonomes ne sont pas des logiciels traditionnels. Ils ont la capacité d’agir de manière indépendante, ce qui soulève des enjeux complexes de sécurité, de gestion des accès, de conformité, et de traçabilité. L’outil de Vertesia permet aux DSI d’intégrer cette technologie dans leurs systèmes internes tout en gardant le contrôle. Là encore, Ventech a été séduit par la transformation de marché en cours, mais aussi par le profil du fondateur, Éric Barroca, un repeat entrepreneur qui avait déjà mené une première entreprise B2B dans le logiciel avec succès. Dès la création de Vertesia, il a bâti une structure binationales entre la France et les États-Unis, démontrant une ambition internationale claire dès le départ.

Un troisième exemple significatif se trouve dans la space tech, avec une société allemande appelée OKAPI:Orbits , qui développe une plateforme pour accompagner le lancement de satellites tout en anticipant les risques de collision. Aujourd’hui, l’orbite terrestre est saturée de débris, ce qui crée une problématique de durabilité et de sécurité pour chaque lancement. Cette entreprise propose une solution technique qui permet non seulement de planifier les trajectoires mais aussi de réagir aux dangers potentiels de manière proactive. Ce sujet très technique, situé à la frontière entre la deep tech et les infrastructures critiques, est représentatif de la capacité de Ventech à investir sur des marchés de niche à forte intensité technologique.

Dans chacun de ces cas, le dénominateur commun est double. D’une part, une transformation de marché suffisamment puissante pour créer de nouvelles opportunités. D’autre part, une équipe fondatrice crédible, ambitieuse et capable de structurer un projet à l’échelle internationale. C’est l’alignement entre ces deux dimensions qui déclenche la décision d’investissement chez Ventech.

Comment évaluez-vous les équipes fondatrices des startups dans lesquelles vous investissez ? Quel rôle l’humain joue-t-il dans votre processus de décision ?

Claire : L’évaluation des équipes fondatrices est l’un des aspects les plus complexes du métier, mais aussi le plus décisif. Aujourd’hui, les fondateurs ne viennent jamais de nulle part : ils ont un parcours, un réseau, des références, et il est essentiel de bien comprendre avec qui l’on s’engage.

Chez Ventech, la sélection repose sur plusieurs critères : la vision du fondateur, son autonomie, sa capacité à recruter, mais aussi son ambition réelle. Dans la majorité des cas, l’équipe est encore incomplète au moment de l’investissement, ce qui rend l’analyse plus subtile. Le fonds ne se substitue pas aux fondateurs, mais met à leur disposition un réseau européen solide construit en 25 ans, pour à la fois évaluer leur profil et les aider à structurer leur organisation.

L’importance accordée à l’humain se reflète aussi dans la diversité de l’équipe Ventech elle-même. Parmi les sept associés, trois sont des femmes, avec des âges et des parcours variés. Cette diversité générationnelle et culturelle permet de mieux comprendre les profils de fondateurs, qu’ils soient jeunes diplômés ou entrepreneurs chevronnés. Créer une relation de confiance sur le long terme est fondamental, car les startups traversent toujours des périodes de doute. Il faut être présent dans les bons comme dans les mauvais moments.

Quelle place accordez-vous à l’accompagnement des startups après l’investissement ?

Claire : L’accompagnement post-investissement est au cœur de la stratégie de Ventech. Chaque associé siège au board des sociétés dans lesquelles il investit, ce qui permet d’être impliqué directement dans les décisions clés. Ce rôle ne se limite pas à un suivi administratif. Il s’agit d’un engagement opérationnel, avec une capacité à consacrer du temps, à raison de six à sept conseils par associé en moyenne.

Concrètement, cet accompagnement passe par plusieurs leviers : faciliter l’internationalisation en mettant les sociétés en relation avec d’autres startups du portefeuille déjà implantées à l’étranger, aider au recrutement de profils stratégiques, structurer la gouvernance, ou encore conseiller sur le timing et les modalités de sortie.

Un exemple concret concerne l’expansion aux États-Unis. Bien que Ventech n’ait pas de bureau local, plus de 80 % des sociétés du portefeuille ont une expérience américaine. Le fonds organise des partages de bonnes pratiques, met en relation avec des fondateurs ayant franchi ces étapes et accompagne dans les discussions avec des partenaires ou clients locaux. Ce soutien, à la fois stratégique et très pratique, fait partie intégrante de la valeur que Ventech apporte à ses participations.

Qui sont vos LPs ?

Claire : Les Limited Partners de Ventech sont principalement des investisseurs institutionnels. Il s’agit de fonds souverains, de compagnies d’assurance, de banques, répartis sur les trois zones géographiques clés du fonds : la France, l’Allemagne et les pays nordiques. À côté de ces investisseurs institutionnels, quelques family offices participent également.

Un autre élément différenciant de la base de LPs de Ventech est la présence d’anciens fondateurs et CEOs issus du portefeuille du fonds. Ces entrepreneurs réinvestissent dans les nouveaux véhicules, apportant bien plus que du capital : ils offrent un réseau, une crédibilité, et participent à la qualité du sourcing. Ce lien avec l’écosystème opérationnel est précieux, notamment pour recommander des talents ou identifier des opportunités.

Sur les 15 dernières années, une grande majorité des LPs ont choisi de réinvestir dans toutes les générations successives de fonds, ce qui reflète la solidité de la relation et la confiance construite sur le long terme.

Vous avez réalisé une des plus grandes sorties de VC en France avec Believe. Quelles sont les clés de cette réussite et qu’est-ce que cette expérience vous a appris pour vos futurs investissements ?

Claire : L’expérience Believe a été déterminante pour Ventech. Elle a prouvé qu’il était possible de créer, depuis l’Europe, un acteur global capable de concurrencer les leaders mondiaux. Longtemps, les sorties de sociétés financées en venture en France ou en Europe se limitaient à des montants compris entre 100 et 200 millions d’euros, souvent via des acquisitions par des groupes américains. Believe a changé la donne.

Cette société a réussi à croître à la fois de manière organique et par acquisitions, jusqu’à racheter son concurrent américain. Cela a démontré qu’en restant au capital plus longtemps, en soutenant des levées successives et en assumant une ambition internationale, un investisseur européen pouvait accompagner un champion mondial.

Cette réussite a apporté à Ventech une conviction nouvelle : il ne faut pas se limiter à des objectifs de rentabilité rapide, mais savoir accompagner les entreprises sur le long terme. L’ambition est de construire des leaders capables de faire rayonner l’Europe dans l’économie technologique mondiale, ce qui a pour résultat de générer de la performance financière pour nos souscripteurs.

Le métier d’investisseur évolue rapidement. Quelles technologies ou méthodes innovantes utilisez-vous aujourd’hui pour optimiser vos processus, qu’il s’agisse du sourcing, de l’évaluation ou de l’accompagnement ?

Claire : C’est sur le sourcing que Ventech a le plus investi en innovation. Le cœur du métier repose sur l’accès quasi exhaustif au deal flow. Si l’on ne rencontre pas les fondateurs, il est impossible de construire de grandes performances. Il y a dix ans, Ventech a donc développé en interne un outil technologique (the Ventech Radar) destiné à détecter les signaux faibles de l’écosystème. Il s’appuie sur des données comme des annonces de recrutement, des évolutions de trafic ou des mouvements de fondateurs, afin d’identifier des startups encore peu visibles, mais prometteuses.

Nous évaluons un deal flow de 4 000 à 5 000 opportunités annuellement par an à l’échelle européenne. Cet outil permet de structurer notre travail et de tracer les bons deals.. Ce volume est ensuite qualifié par l’équipe, notamment par des profils plus juniors, pour identifier les projets les plus pertinents. L’objectif est à la fois d’être plus rapide et plus pertinent dans la détection, mais aussi de pouvoir benchmarker efficacement plusieurs projets dans un même secteur.

Sur l’évaluation, Ventech s’appuie sur son expertise multi-sectorielle construite sur les années : réseaux, métriques financières, etc. Étant un fonds early stage, les données historiques sont limitées, et les hypothèses de croissance sont encore très prospectives. Il ne s’agit pas de modéliser des bilans passés, mais de challenger des plans futurs. L’analyse est donc essentiellement humaine et s’appuie sur un réseau d’experts sectoriels que Ventech active lors de la phase de Due Diligence.

Côté accompagnement, Ventech reste attaché au sur-mesure. Chaque board member adapte son suivi à la réalité de l’entreprise. Même s’il reste beaucoup à faire dans l’exploitation des données internes des participations, Ventech privilégie une approche qualitative, renforcée par l’expérience des associés et la proximité avec les fondateurs.

Quelles sont vos ambitions à court et moyen terme pour Ventech ? Envisagez-vous de nouveaux véhicules, une internationalisation accrue, une montée en gamme des tickets, ou une diversification sectorielle ?

Claire : L’ambition de Ventech est claire : être reconnu comme un acteur leader du venture capital européen, capable de faire émerger des leaders mondiaux depuis toutes les grandes régions du continent. L’objectif est de reproduire le succès de Believe et d’aller plus loin, en accompagnant une nouvelle génération d’entreprises ambitieuses, issues de France, d’Allemagne, de Suède, de Finlande ou du Danemark.

Pour cela, Ventech continue de renforcer sa présence sur le terrain, en s’appuyant sur une équipe multiculturelle et expérimentée, organisée en partenariat d’associés européens. Le fonds mise sur des sociétés à forte dimension technologique, avec un positionnement international dès l’origine, à l’image de Veo , une entreprise danoise spécialisée dans les caméras sportives intelligentes, de Treon , dans l’IoT industriel, ou de Prewave, un scale-up autrichien spécialisé dans le supply chain risk intelligence.

En parallèle, Ventech a déjà initié une diversification avec le lancement d’un véhicule complémentaire : AFI Ventures (Alliance for Impact). Ce fonds, créé en 2020 sous l’égide de Ventech, est dédié à des investissements à impact, en pré-seed et seed. Il adopte une logique de portefeuille étendu, en co-investissant avec des business angels ou des fonds d’amorçage. Sa stratégie est centrée sur la lutte contre le changement climatique, les nouveaux modes de consommation, la santé et le bien-être. Ce fonds est classé article 9, alors que les fonds Ventech traditionnels sont article 8. Il représente aussi une opportunité de sourcing en amont pour les fonds principaux Ventech.

Ainsi, les ambitions de Ventech s’articulent autour de trois axes : consolider son rôle de partenaire de référence en Europe, continuer à identifier et accompagner les innovations technologiques à fort impact, et élargir ses véhicules pour capter les futures grandes réussites dès leur création.

En plus de 25 ans d’existence, Ventech a su s’imposer comme un acteur incontournable du capital-risque européen, combinant une expertise sectorielle affirmée, un ancrage local solide et une vision résolument tournée vers l’international. Grâce à une équipe diverse, une approche active et une capacité à détecter les ruptures technologiques avant qu’elles ne deviennent des évidences, le fonds construit patiemment les leaders de demain.
Qu’il s’agisse de Believe dans la musique, de Vertesia dans l’IA, ou de startups industrielles et environnementales à fort potentiel, Ventech mise sur des entrepreneurs ambitieux et les accompagne sur la durée. Avec des outils internes performants, des partenaires institutionnels fidèles, et un engagement renouvelé pour les années à venir, le fonds entend poursuivre sa mission : faire émerger, depuis l’Europe, les futurs champions mondiaux de la tech.